Typons
Je
ne savais pas, jusqu’à aujourd’hui (2 octobre 2004 matin) ce qu’était un typon. Le mot me
hantant depuis des années il eut suffit d’ouvrir un dictionnaire – mais non*...
Je me souviens en revanche qu’en construisant l’affreuse page d’accueil de ce
site j’avais réservé un emplacement pour ces typons – lien par lequel je
comptais présenter des choses en relation avec la typographie. N’oublions pas (même
si tout le monde s’en fout un peu, reconnaissons-le), que le premier « beau livre »
que je me sois acheté personnellement avec mon argent à moi, fut La lettre
et l’image de Massin, en 1970 ; la
typographie m’est donc chère (d’ailleurs vous en connaissez beaucoup, vous,
des gens qui se sont fait tatouer un alphabet complet sur l’épaule – et en Fraktur, bitte !)...
Bon,
maintenant (2 octobre 2004 midi) je sais ce que c’est, un typon : c’est ça (à
gauche) et ça ressemble à du Bernar
Venet récent (à droite).
Déçu ?
Aucun rapport avec la typo ? En effet (qu’on ne se méprenne pas,
je raffole de Venet...).
Allons
plutôt jeter un œil dans le TLF
(Trésor de la langue française) :
TYPON, subst. masc.
IMPR.
Cliché photographique sur film positif ou négatif, destiné au montage de la
plaque offset (Industries 1986).
Un
film que le photograveur prépare pour permettre d’insoler une plaque de métal
qui deviendra la plaque offset.
« Ce
film (...) c’est le typon »
(Encyclop. Sc. Techn.
t.6, 1971, p.865).
Étymol. et Hist. : 1954 (F. DE LABORDERIE, J. BOISSEAU, Toute l’impr.,
p. 126). Nom de marque, du nom de la firme suisse (Typon SA) qui fabriqua la
première le film photographique permettant ce type de reproduction.
On
trouvera dans d’autres lexiques professionnels :
Typon : Pellicule
photographique utilisée pour la reproduction de textes ou d’images. Film
positif destiné à l’impression offset (Édition).
Typon :
Marque de fabrique devenue nom commun pour désigner tout film photographique,
positif ou négatif, destiné à la copie sur plaque offset.
Typon :
Cliché photographique sur film prêt à être reproduit sur plaque offset.
Typon :
Cliché photographique spécial destiné à être copié sur une plaque offset ou un
cylindre hélio pour impression.
Typon (cliquer ensuite sur
Lexique de la presse) :
Film
positif tramé destiné à la fabrication de la plaque offset.
La
« TYPON Photo Station » (par l’inventeur du mot) est ici.
Quant
aux typons
électroniques, en voici de jolis exemples graphiques. Je relève ceci sur
une des pages du site :
>Clap-Inter.
>Ce
montage a un but très simple: allumer la lumière sous votre commande sans
bouger. Avouez que c’est tentant.
En
effet...
Un
autre typons que j’aime bien se trouve dans la
réponse à la requête « typer » que vous entrerez là, dans le cartouche.
Bon,
j’arrête. Venons-en à la typo proprement dite : eh bien je n’y connais
rien ! Toute ma pseudoscience vient de la liste [typographie] dont je ne
perds pas une miette – liste sur laquelle plane la figure tutélaire de Jean-Pierre
Lacroux,
bien sûr, décédé en novembre 2002. Voici d’ailleurs :
–
son site perso (orthotypographie,
langue française, écriture)
–
la page qu’
–
le site des éditions Talus d’approche
qui vendent cet ouvrage dans leur « Série t »
–
la page que Thierry Bouche a
placée sur le serveur Free
–
le Typographique
Tombeau (au format .pdf)
–
son « dictionnaire »
(au format .pdf)
–
ce dictionnaire,
annoté par Jean Fontaine (au format .pdf).
Pour
le reste typographique, on verra plus tard (j’ai bien peur de n’avoir rien à
ajouter**...)
__________
*
Le mot « presbytère » venait de tomber, cette année-là
dans mon oreille sensible, et d’y faire des ravages. « C’est certainement
le presbytère le plus gai que je connaisse... » avait
dit quelqu’un.
Loin de moi l’idée de
demander à l’un de mes parents : « Qu’est-ce que c’est, un
presbytère ? ». J’avais recueilli en moi le mot mystérieux, comme
brodé d’un relief rêche en son commencement, achevé en une longue et rêveuse
syllabe... Enrichie d’un secret et d’un doute, je dormais avec le mot et je
l’emportais sur mon mur. « Presbytère ! ». Je le jetais
par-dessus le toit du poulailler, vers l’horizon toujours fumeux de Moutiers.
Du haut de mon mur, le mot sonnait en anathème : « Allez ! Vous
êtes tous des presbytères ! » criais-je à
des bannis invisibles.
Un peu plus tard le mot
perdit de son venin, et je m’avisai que « presbytère » pouvait bien
être le nom scientifique du petit escargot rayé jaune et noir... Une imprudence
perdit tout.
« Maman! regarde le joli petit presbytère que j’ai trouvé !
- Le joli petit...
quoi ?
- Le joli petit presb... »
Je me tus, trop tard. Il
me fallut apprendre - « Je me demande si cette enfant a tout son bon
sens... » - ce que je tenais tant à ignorer, et appeler « les choses
par leur nom »...
[Colette
-
**
Si : il faut sauver le patrimoine de l’Imprimerie Nationale
à Paris !
Lisez le dossier de presse
ici (au
format .pdf), militez pour la création du
CITÉ, signez, faites circuler !
__________
Pour revenir à la page d’accueil du site,
c’est là.